Après une période d'ajustement marquée par une forte hausse des taux d'intérêt, le marché immobilier français entre dans une nouvelle phase. Le second semestre 2025 s'annonce comme le début d'une reprise progressive et mesurée, portée par des signaux positifs pour les acheteurs comme pour les vendeurs. Cette tendance de fond laisse présager un retour à l'équilibre et une fluidification des transactions, sans pour autant effacer les disparités régionales et les défis structurels.
Retour du pouvoir d'achat : la baisse des taux redonne le sourire
C'est l'un des moteurs principaux de cette reprise. Après avoir atteint des sommets, les taux de crédit immobilier ont entamé une baisse significative, se stabilisant autour de 3 % en moyenne. Cette accalmie, combinée à une inflation mieux maîtrisée, se traduit directement par une augmentation du pouvoir d'achat immobilier. Les primo-accédants, qui avaient été les plus touchés par le resserrement des conditions de crédit, retrouvent peu à peu leur place sur le marché, relançant ainsi la demande.
Cette amélioration des conditions de financement devrait permettre au nombre de transactions d'atteindre près de 900 000 d'ici la fin de l'année, un niveau bien plus sain et proche de la moyenne historique du marché.
Un marché à deux vitesses : disparités régionales et typologiques
Si la tendance générale est à la reprise, l'analyse plus fine révèle un marché hétérogène. Les grandes métropoles comme Paris affichent des hausses de prix modestes mais significatives, confirmant un retour de la confiance après une période d'ajustement. Le prix moyen au mètre carré à Paris a même retrouvé des couleurs, se stabilisant autour de 9 500 €.
À l'inverse, d'autres grandes villes comme Lyon ou Nice connaissent une stabilisation, voire une légère baisse des prix. Parallèlement, les maisons, en particulier dans les zones rurales et les villes moyennes, continuent de bien se comporter. L'attrait pour un cadre de vie plus spacieux, couplé à la généralisation du télétravail, maintient une demande soutenue pour ce type de biens.
Le défi de la construction neuve : une pénurie persistante
Malgré la reprise de la demande, le secteur de la construction neuve demeure sous pression. Le nombre de mises en chantier reste faible, ce qui engendre une pénurie de logements. Cette situation pourrait freiner l'élan des primo-accédants qui cherchent des biens neufs et des investisseurs désireux de bénéficier de dispositifs comme le PTZ. Pour les acheteurs, cette pénurie signifie une offre limitée et des prix qui, s'ils ne s'envolent pas, ne connaissent pas de baisse notable.
Cependant, de nouvelles mesures gouvernementales et l'ajustement progressif des coûts de construction pourraient, à terme, redonner un souffle au secteur et fluidifier le marché. En attendant, la stratégie des acheteurs devra se concentrer sur l'identification des opportunités sur le marché de l'ancien et des marchés locaux dynamiques.